Droits humains en cause chez Roche

Le groupe Roche souligne régulièrement que son but le plus noble est de sauver des vies. Voilà un principe digne d'éloges, qui doit toutefois être relativisé en regard des affaires faites avec le Cellcept, un médicament utilisé dans les transplantations en Chine.

Le marché en plein essor des transplantations en Chine est lucratif pour l'immuno-suppresseur Cellcept de Roche, qui prévient le rejet d'organes transplantés. Comme les dons d'organes volontaires sont rares en Chine en raison de convictions culturelles, une grande partie des organes disponibles provient des corps de personnes condamnées à mort. Roche profite ainsi indirectement de prélèvements d'organes contraires au respect des droits humains.

 Recherche ou marketing?

Bien que le Cellcept soit présent sur le marché depuis plus de dix ans, Roche poursuit des recherches en Chine sur ce médicament sans pouvoir donner de précisions sur la provenance des organes greffés. On peut douter que le but de ces études soit vraiment la recherche. Ne s'agit-il pas avant tout de promouvoir le Cellcept auprès des spécialistes chinois des transplantations?

 ACTARES demande plus de responsabilité

Roche ne s'estime pas concernée par la question de la provenance des organes et s'appuie sur le fait que dans le monde entier les informations sur la provenance des organes sont confidentielles. La responsabilité sociale des entreprises implique pourtant que les partenaires aussi fassent l'objet d'un examen sur la base de critères éthiques. Comme entreprise-phare, Roche devrait donc se soumettre au respect des standards internationaux et collaborer avec les organisations de défense des droits humains. La poursuite d'intérêts économiques à court terme ne doit pas mener à l'oubli de principes éthiques fondamentaux.