Nestlé : Meilleures relations avec les syndicats demandées

Lors de l’assemblée générale de Nestlé, Catherine Herold, présidente d’ACTARES, a pris la parole pour demander que l’entreprise étende au reste du monde les accords signés au plan européen avec l’Union internationale des travailleurs de l’alimentation (UITA), faîtière syndicale du secteur.

ACTARES juge important que soient passés des accords avec syndicats et fédérations syndicales afin d’optimiser la qualité des relations avec les collaboratrices et collaborateurs et assurer ainsi la durabilité de l’entreprise. Un tel engagement serait un signal clair de la prise en compte des intérêts et des droits de tous les salariées et salariés de Nestlé à travers le monde. ACTARES a été en effet très préoccupée de lire dans la presse que des filiales de Nestlé de différents pays ont des conflits avec leurs personnels et leurs représentants syndicaux. A titre d’exemples:

  • En Russie (2004), le responsable du syndicat d’une usine vient d’être licencié, notamment pour avoir protesté contre les mauvaises conditions de sécurité. La direction locale de l’usine menace de ne pas renouveller des contrats de travail à durée déterminée à tous ceux et toutes celles qui soutiendraient le syndicat.

  • En Corée (2003), suite à une grève du personnel qui réclamait des augmentations de salaires et une plus grande participation aux décisions le concernant, Nestlé Corée avait menacé de délocaliser ses usines coréennes. Ceci contrevient aux principes de l'OCDE. Une plainte, déposée par l’UITA aux Points de contact de l'OCDE en Suisse et en Corée à l’automne 2003, est toujours pendante. Le travail a finalement repris en Corée.

  • Au Salvador (2003), les conflits syndicaux nés de la décision de Nestlé de fermer une usine n’ont pu être résolus qu’à la suite d’une campagne internationale lancée notamment par l’UITA.

Adhésion à l’UITA requise

Une meilleure collaboration avec les représentants syndicaux du personnel, permettrait sans doute d’éviter que des situations de conflits ne dégénèrent au point de contrevenir aux principes du Global Compact auxquels Nestlé a adhéré de même qu’aux conventions fondamentales de l’OIT et aux principes directeurs de l’OCDE à l’intention des multinationales. ACTARES est heureuse de voir qu’un cadre de reconnaissance et de négociation existe au niveau européen avec l’UITA qui représente la vaste majorité des employées et employés syndiqués de Nestlé. L’association souhaitait savoir dans quels délais, Nestlé comptait étendre formellement cet accord aux autres continents.

En guise de réponse, M. Brabeck s'est limité à commenter l'un ou l'autre des exemples donnés, en s'étendant particulièrement sur les problèmes en Colombie, alors qu'ils avaient été à peine évoqués dans l'intervention, et en minimisant - à notre sens - l'ensemble de la problématique. Il a, par ailleurs, fait remarquer que le respect des droits syndicaux n’impliquait pas de devoir satisfaire toutes les revendications et que certains syndicats n’avaient pas compris qu’une entreprise comme Nestlé devait aussi gagner de l’argent. De plus, il lui semblait inévitable qu’il y ait des conflits de temps à autre compte-tenu du nombre d’employés et de syndicats présents. Sur la question posée précisément, il n'y a donc pas eu de réponse, bien que le thème de l'intervention ait été communiqué à Nestlé deux jours avant son AG.

Ensuite, M. Rainer Gut, président du Conseil d’administration, a souhaité clore le chapitre " syndicats " alors même qu’un intervenant colombien s’était annoncé.Ce dernier a finalement réussi à prendre la parole. En revanche, un autre intervenant qui s’était aussi annoncé pour faire une traduction résumée de l’espagnol en allemand n’a pas eu le droit de s’exprimer. Des neuf AG où nous sommes intervenus ce printemps, seule celle de Nestlé nous a déçus par le fait que nous n’avons pas reçu de réponse précise à notre question. Nous chercherons à en recevoir une par écrit.