Communiqués de presse

Double défi pour la nouvelle UBS: parer aux risques financiers et climatiques

UBS ne reprend pas uniquement de Credit Suise les risques financiers mais également, en raison des investissements de cette banque dans les énergies fossiles, les risques climatiques. Actares – Actionnariat pour une économie plus responsable – attend d'UBS qu'elle réduise sans délai les risques dans ces deux domaines.

Actares salue le fait qu'UBS soumette sa stratégie climatique au vote depuis l’année dernière. En 2022, un "plan d'action climatique" a été en effet proposé au vote consultatif de l'assemblée générale et, cette année, c’est le rapport sur la durabilité contenant aussi un rapport climatique qui le sera. Comme l'année précédente s’agissant du plan climatique, Actares devra rejeter le rapport sur la durabilité lors de l'assemblée générale de cette année – et ce, pour les mêmes motifs: UBS ne se fixe pas d'objectifs pour ses activités sur le marché des capitaux en matière d’énergies fossiles, bien que ces activités constituent une grande partie de ses investissements dans ce domaine. UBS ne s'est pas encore engagée explicitement à se retirer du financement du charbon. De plus, UBS ne fait pas valider ses objectifs climatiques par la Science Based Targets Initiative, à l’inverse de nombreuses entreprises comparables - ce qui altère la crédibilité de sa stratégie environnementale.

Par sa reprise de Credit Suisse, UBS se voit également imputer des risques climatiques. En effet, Credit Suisse est beaucoup plus impliquée qu'UBS dans le financement de la fracturation hydraulique. Actares attend d'UBS qu'elle développe un plan de sortie cohérent pour ces activités nouvellement siennes. Dans d'autres domaines, Credit Suisse est à son tour plus ambitieuse qu'UBS –pour ce qui a trait, notamment, à l'engagement d'abandonner le charbon. Actares invite dès lors la nouvelle banque à prendre comme référence les normes les plus respectueuses du climat, lorsqu'elle regroupera les activités et les plans climatiques. Sans quoi, la nouvelle banque risque de perdre définitivement pied dans le secteur financier en lien avec la thématique environnementale.

Lors de l’intégration de Credit Suisse d’une manière générale, la nouvelle banque devra mettre un terme à la culture du risque irresponsable en cours depuis des années chez Credit Suisse, ainsi que réduire drastiquement les secteurs d'activité à risque. Il faut espérer que le CEO nouvellement nommé, Sergio Ermotti, puisse apporter dans ce contexte l’expérience qu’il a acquise lors de la précédente restructuration d'UBS. La diminution des doublons entraînera par ailleurs d'importantes suppressions d'emplois. La direction de la nouvelle banque devra les mettre en œuvre dans des conditions socialement acceptables.

Compte tenu de la reprise de Credit Suisse avec des garanties de l'Etat, la base de capital d'UBS ne devrait pas être affaiblie. C'est pourquoi Actares votera contre le nouveau programme de rachat d'actions lors de l'assemblée générale.