Editorial: Serrer les rangs

Depuis près de six mois, l’initiative contre les rémunérations abusives déploie tous ses effets, ou du moins, l’ordonnance qui la met en œuvre. Aucun chambardement spectaculaire, pourtant, mais l’ambiance se fait plus tendue. Les conseils d’administration déploient des efforts perceptibles pour défendre leurs propositions avant les assemblées générales.

Une maturation lente
En paraphrasant Paul Verlaine, la situation d’Actares n’est «ni tout à fait la même, ni tout à fait une autre». Sa démarche était quasiment unique et, désormais, toutes les caisses de pensions font pareil. Pourtant, elle reste seule à représenter des personnes en chair et en os et à appeler avec une telle clarté les entreprises à leurs responsabilités sociales et environnementales. Preuve en sont un attachement indéfectible à la parité, des études très pragmatiques ou encore le soutien à l’initiative «Multinationales responsables».

Les membres d’Actares ne s’y trompent pas. Contrairement à ce que vivent de nombreuses organisations, leur nombre n’a pas reculé depuis le début de la crise financière. Pourtant, sa stagnation rend de plus en plus difficile le financement d’un volume croissant d’activités.

Passer le cap
Faire mieux et plus ne procède pas d’un caprice. Pour conserver sa crédibilité face à la professionnalisation qui a gagné les relations entre actionnaires et directions d’entreprises, Actares a dû élever d’un cran la teneur de son travail. Les rencontres avec Nestlé, UBS, Zurich Insurance Group ou Holcim en témoignent.

C’est pourquoi, il est important de tenir fermement la barre, d’aller de l’avant et de passer ce cap délicat. Actares est une association qui existe pour et par ses membres. Un effort leur est demandé cette année, qu’il s’agisse d’un coup de pouce financier ou de la recherche de nouvelles adhésions. La durabilité de l’action d’Actares en sortira renforcée.