Décharges chimiques bâloises: le feuilleton continue

En 2005, ACTARES a de nouveau soulevé auprès des cinq géants de la chimiques et de la pharma bâloises la problématique du rythme anémique de l'assainissement des décharges non sécurisées des années cinquante. Depuis les interventions de l'année dernière, bien peu de résultats ont été obtenus.

L'IG DRB (pour "Interessengemeinschaft Deponiesicherheit Regio Basel", autrement dit la communauté d'intérêts pour la sécurité des décharges de la région bâloise) a été fondée en raison du fait que certaines des entreprises impliquées n'existent plus telles quelles et que la responsabilité est assumée par leurs héritières. Il est cependant évident que l'IG DRB, sous prétexte de coordination, est un paravent commode pour les entreprises qu'elle regroupe. Si la nécessité de coordination n'est pas contestée, il est incompréhensible que sur certains sites les analyses ne débutent que cette année, en 2005, pour ne pas parler des délais envisagés pour l'assainissement. Dans l'intervalle, aucune mesure de précaution n'est prise, pas même la simple pose de clôtures, l'ignorance de l'IG DRB de l'empêchant pas de proclamer l'absence de tout danger aigu.

Prise de risques

Ces tergiversations et la prise de risques qui en découle préoccupent au plus haut point ACTARES. L'exposition au risque financier représenté par de possibles procédures en dommages et intérêts est aujourd'hui bien réelle. L'influence que pourra avoir sur les "ratings" financiers la perte d'image des entreprises au cas où les relations avec la population et les autorités locales s'envenimeraient représente un autre facteur d'incertitude.

Les réponses données à ACTARES au gré des diverses assemblées générales ont été très variées : pour Franz Humer, la part imputable à Roche est minime, Daniel Vasella, Président et CEO de Novartis, souhaiterait personellement que les choses se règlent plur rapidement. Sur le fond pourtant, peu de différences dans les discours qui renvoient systématiquement à l'IG DRB, minimisent les risques et ne contiennent pas d'engagement concret.

Dans une perspective d'avenir, ACTARES a également enjoint les entreprises impliquées à tirer les enseignements du passé et à mettre en place les mesures nécessaires à éviter la répétition de telles situations. Cela vaut particulièrement pour la délocalisation de la production dans les pays émergents, où la chaîne des fournisseurs en amont et en aval de la production doit impérativement fournir les garanties d'une activité conforme aux principes de durabilité.