Intervention d’Actares à l’AG de la Banque cantonale vaudoise 2025
Point 3.2: Approbation du rapport sur les questions non financières 2024
Mesdames, Messieurs,
C’est autant comme député que j’interviens qu’à titre de membre du comité d’Actares, qui réunit en Suisse les actionnaires préoccupés par la durabilité et la responsabilité sociétale des entreprises.
Je souhaite dire ici l’intérêt du rapport sur la responsabilité sociale 2024 de notre BCV et l’importance de le soumettre à l’approbation de notre assemblée. Le document se réfère explicitement aux 17 Objectifs de développement durable, adoptés il y a dix ans par les Nations Unies - dont la Suisse – et réalisables d’ici 2030.
Dans ce rapport sur les questions non financières, la Banque cantonale prend en compte les recommandations de la TCFD, acronyme anglais pour Task force sur les informations financières relatives au climat - comme le demande l’ordonnance fédérale en vigueur depuis l’année dernière. Cela correspond du reste aussi à la volonté exprimée par les Vaudoises et les Vaudois, qui ont inscrit la protection du climat et de la biodiversité dans la Constitution cantonale il y a presque deux ans déjà. L’Etat doit veiller ainsi à ce que des entreprises comme la Banque cantonale, dans lesquelles le Canton a une participation majoritaire, diminuent leurs impacts sur le climat. La BCV vise la neutralité carbone d’ici 2050 et veut réduire les émissions de gaz à effet de serre propres à son fonctionnement de 35% dans les cinq ans qui viennent : moins 31% déjà réalisé l’an dernier en regard de 2019, c’est un bon résultat qui s’ajoute aux performances présentées tout à l’heure en faveur de l’économie. La banque entend diminuer aussi les émissions de carbone de ses prêts hypothécaires et des immeubles qui y correspondent, dans la même mesure que le secteur bâtiments de la Suisse (soit de 42% dans cinq ans et de 99% à la moitié du siècle). Ce sont des engagements importants à l’heure des débats en faveur d’une loi nouvelle sur l’énergie dans le canton.
Dans le domaine du trading, il est vraiment regrettable en revanche que la BCV ne sorte pas plus vite du charbon, comme l’a déjà fait la Banque nationale suisse d’ailleurs, et qu’elle se contente d’une baisse annuelle de 6,5% du négoce de charbon. Selon le rapport, il n’y aurait aucun financement de pétrole brut, de résidus pétroliers, de gaz de schiste ou de projets d’économie forestière, de pêche ou d’agriculture non durables. Pour réduire les émissions indirectes de gaz à effet de serre, il s’agit bien d’accélérer l’abandon des énergies fossiles, donc du gaz et du pétrole aussi, afin de lutter contre les dérèglements climatiques de manière pertinente et efficace.
Mme la présidente du CA et M. le président de la direction générale, vous soulignez aussi - dans votre message introductif au rapport - vouloir diminuer l’empreinte carbone des portefeuilles de la clientèle de moitié d’ici 2030, de 90% jusqu’en 2040 et de 100% en 2050. Merci pour cette ambition forte, qui profitera à la communauté vaudoise et bien au-delà.
La participation de la banque, de son personnel à la vie associative fait plaisir (850 organisations et activités bénéficiaires) tout comme la contribution à l’égalité des chances ou à la biodiversité. Finalement, ce rapport sur la responsabilité sociale, édition 2024, mérite d’être approuvé, puisqu’il signale à la fois le soutien conséquent à l’économie vaudoise (un volume de crédits aux entreprises de 13,670 milliards de francs l’an passé) et l’implication de la BCV en faveur de la société, dans une vision plutôt remarquable.
Plus tard au cours de cette assemblée, Actares soutiendra l’affectation proposée du résultat net puis donnera décharge aux membres du conseil d’administration et de la direction générale.
Tout en remerciant, je termine par une question sur un point sensible : la Banque peut-elle abandonner rapidement son soutien au commerce du charbon comme elle semble le faire pour les autres énergies fossiles ?
(Intervenant: Pierre Zwahlen, membre du comité d'Actares)