Intervention d'Actares à l'AG d'Holcim
Monsieur le président, Mesdames, Messieurs,
Mon nom est Frank van Pernis, j’habite Bassersdorf et je suis membre d’Actares, actionnariat pour un entrepreneuriat responsable.
C’est avec satisfaction que Actares a pris connaissance des bons résultats de Holcim en 2024. L’industrie de la construction jouit d’une conjoncture favorable. En effet, les intérêts négatifs de ces dernières années ont poussé les investisseurs vers le secteur immobilier. Compagnies d’assurance-vie et caisses de pensions investissent à tour de bras dans l’immobilier. C’est bon pour l’industrie de la construction et celle du ciment, mais pas pour les locataires.
D’où ma première question: d’après quels critères Holcim choisit-elle ses clients? J’espère qu’elle le fait selon des critères positifs en faveur du bien-être et de l’utilité de toute la société, dans des infrastructures comme par exemple dans le renforcement de digues aux Pays-Bas, et non dans des murailles frontalières ou des bunkers.
Dans le domaine du CO2 et du climat, le Groupe Zürich, un gros investisseur dans l’immobilier, a pris Holcim à témoin pour justifier sa propre politique de l’environnement et du climat. Voilà qui constitue un compliment pour Holcim.
Les États-Unis d’Amérique accumulent leur retard sur l’Europe en matière de conscience climatique. Il en résulte un grand espace pour l’expansion. C’est sans doute l’un des principaux motifs du spin-off de Amrize.
Toutefois, les bonnes perspectives bénéficiaires peuvent rendre le conseil d’administration trop ambitieux en matière de rémunérations. On justifie alors volontiers les hauts salaires et les boni généreux comme «correspondant
au marché». Les tiers ont l’impression que les personnes à la tête des entreprises sont engagées dans une compétition à celui ou celle qui obtiendra la plus haute rémunération. Pour le citoyen moyen, des indemnités de cet ordre de grandeur sont tout simplement incompréhensibles
Faisons une comparaison concrète avec la circulation routière. Dans ce domaine, il existe des limites légales à la vitesse maximale, pour éviter les accidents et assurer la sécurité routière. Celui qui traverse à 200 à l’heure une localité où la vitesse maximale est limitée à 30 ou 50 km/h, risque une amende salée et un retrait de permis de conduire.
Que penser de la «compétition» en matière de rémunérations et d’indemnités? Faut-il introduire ici aussi, faute d’une prise de conscience des intéressés, des limites légales pour ne pas compromettre la cohésion sociale et la paix du travail?
Car il va de soi qu’aucun être humain ne peut emporter sa fortune à son décès!
D’où ma deuxième question: les commissions de rémunération devraient être les organes compétents pour éviter les excès. Ne serait-il pas bon pour l’image de marque de Holcim de garder la mesure dans le domaine des indemnités, au sens d’une responsabilité sociale mondiale, en montrant le bon exemple? Je pars de l’hypothèse, Monsieur Jenisch, que votre travail vous donne beaucoup de satisfaction et que l’argent n’est pas votre seule motivation.
Je vous remercie de votre attention
(Intervenant: Frank van Pernis, membre du comité)