Nestlé : suite de notre intervention

Suite à l’intervention que nous avions faite en assemblée générale de Nestlé, sur deux problèmes touchant ses activités en Colombie, l’un concernant le refus du siège de Nestlé de recevoir des représentants syndicaux de ses usines colombiennes et l’autre relatif à un problème d’importation de lait périmé en poudre, nous avions reçu réponse M. C. E. Represas, Directeur général pour les Amérique.

M Represas avait affirmé que « Nestlé, depuis son installation en Colombie voici 60 ans, a d’emblée reconnu et respecté le droit de son personnel à être syndiqué et qu’elle s’est toujours montrée ouverte aux pourparlers avec les syndicats ». Il avait par ailleurs précisé que « les négociations en cours sont difficiles et ne peuvent être menées que sur place, en conformité avec la législation locale ». M. Represas avait ajouté qu’il « suivait de près le déroulement de la situation ». Malheureusement des changements de postes sont intervenus chez Nestlé et M. Represas n’est plus en charge du secteur « Amérique ». Concernant la situation des syndicalistes, selon l’Arbeitsgruppe Schweiz-Kolumbien, des licenciements forcés de syndicalistes auraient eu lieu en septembre 2003.

Sur la question du lait en poudre, une enquête de l’agence APIC, parue dans La Liberté et Le Courrier du 25 novembre, affirme qu’une sanction administrative a été reçue et qu’une enquête pénale est en cours sur la question du lait périmé. Selon l’article, l’Institut national colombien de surveillance des médicaments et le Département de sécurité auraient confisqué 200 tonnes de lait en poudre importées le 25 novembre 2002. «La date butoir d’utilisation sur les étiquettes indiquait 31 août 2001 et février 2002. Au moment de la confiscation, l’entreprise était en train de transférer ce lait dans de nouveaux sachets sur lesquels on avait inscrit de fausses dates de péremption, indiquant que ce lait en poudre avait été produit à Bugalagrande (Colombie), le 30 septembre 2002 pour une partie, le 6 octobre pour l’autre».

Cette affaire s’ajoute aux résultats des recherches d’IBFAN qui relèvent que Nestlé fait partie des entreprises qui continuent de violer le Code de l’OMS de 1981 (Code international de commercialisation des substituts du lait maternel) et les résolutions postérieures de l’OMS. Le Code et les résolutions concernent la commercialisation des substituts du lait maternel (préparations pour nourrissons et aliments de complément). Il était devenu nécessaire suite aux pratiques problématiques de promotion des substituts du lait maternel de maintes firmes dans les années septante.

Nestlé en Corée du Sud

Enfin, Nestlé a également connu des tensions avec des syndicats en Corée du Sud, suite à son refus d’augmenter les salaires, de consulter les employé-e-s lors de questions relatives au personnel (effectif, conditions de travail) et le licenciement de huit responsables syndicaux. L’affaire a fini par être réglée au moment où des syndicalistes coréens venaient de déposer leurs revendications devant le « Point de contact national pour les Principes directeurs de l’OCDE » (situé en Suisse au Secrétariat à l’économie, seco). Les Principes directeurs de l’OCDE sont des recommandations à l’intention des multinationales « sur un comportement responsable et respectueux du droit applicable » que des Etats peuvent adresser aux entreprises nationales ayant des activités à l’étranger » . Le Point de contact a un rôle de médiateur.

Sources:

  • International Baby-Food Action Network (IBFAN), Breaking the Rules/Stretching the Rules,2001, www.ibfan.org.

  • Communiqué de seco, 21 novembre 2003: “le Point de contact suisse reçoit une délégation de syndicalistes careens”.